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ePaper created 2014-02-06, 13:48:04 | version 1.27.00
171 L’éducation en Suisse | rapport 2014 Degré tertiaire En Suisse, le manque de personnel qualifié dans les domaines MINT peut en partie être imputé au nombre insuffisant d’étudiantes et d’étudiants dans les filières universitaires correspondantes. En comparaison internationale, la part des diplômés MINT se situe dans la moyenne inférieure ( figure 148 ); il est toutefois frappant de constater que le nombre de diplômes délivrés à des femmes et à des hommes est nettement moins équilibré en Suisse que dans de nombreux autres pays: on compte une femme pour quatre hommes dans notre pays, contre une femme pour deux ou trois hommes à l’étranger. Logiquement, une pénurie de main-d’œuvre qualifiée devrait se traduire par des hausses de salaire dans les professions concernées. Un coup d’œil sur l’évolution des salaires initiaux des personnes diplômées des hautes écoles au cours des dix dernières années montre que, dans le secteur de la santé, les augmentations de salaire ont effectivement été supérieures à la moyenne ( figure 149 ); dans les métiers de l’informatique et de l’ingénierie, les hausses ne sont pas partout aussi marquées. Ces observations confirment les résul tats d’études antérieures (BSS et Sheldon, 2009): globalement, on ne peut pas parler d’un manque aigu de personnel qualifié. La pénurie que l’on constate dans certaines professions spécifiques des domaines MINT ne doit donc pas nous amener à généraliser et à penser que l’offre est insuffisante dans l’en semble des domaines MINT, ceux-ci se caractérisant par une demande extrê mement hétérogène suivant la discipline. Si l’on se base sur l’enquête réalisée en 2011 auprès des personnes diplômées des hautes écoles (et sur un groupe de référence, comme dans la figure 149 ), un an après la fin des études, un diplômé actif sur six issus des filières biologie, géographie et informatique (HEU) ou architecture, construction et planification (HES) occupait un poste pour lequel un titre délivré par une haute école n’était pas nécessaire; pour les diplômés en informatique (HES) et en ingénierie de l’environnement, les taux sont encore plus élevés et s’établissent respectivement à 30% et à 40%. Le pourcentage considérable d’informaticiennes et d’informaticiens n’ayant pas un emploi en adéquation avec leur niveau de formation peut en par tie s’expliquer par le fait que beaucoup accomplissent leurs études en cours d’emploi et restent à leur poste au terme de leur cursus (OFS, 2013c). Une personne diplômée en informatique qui poursuit l’activité lucrative qu’elle exerçait jusque-là même si celle-ci requiert des qualifications moins élevées touche en effet un salaire équivalent en moyenne à celui qu’elle recevrait si elle optait pour un nouvel emploi correspondant à son niveau de formation. Passage vers les hautes écoles La structure binaire du système éducatif suisse, avec la formation générale d’une part et la formation professionnelle d’autre part, se reflète également dans l’accès à l’enseignement supérieur. Trois quarts des personnes qui ont terminé le gymnase poursuivent leurs études dans une haute école univer sitaire, alors que la grande majorité des titulaires d’une maturité profession nelle qui entament un cursus supérieur optent pour une haute école spé cialisée ( figure 150 ). Les voies mixtes, c’est-à-dire une formation générale au degré secondaire II suivie d’études dans une haute école spécialisée ou, à l’inverse, une formation professionnelle initiale avec, ensuite, un cursus universitaire, sont plus rares, même si elles sont tout à fait possibles compte tenu de la perméabilité du système éducatif. Des études révèlent que les par cours mixtes constituent une qualification supplémentaire; très convoités 148 Taux de diplômés MINT sur l’en semble des diplômés (CITE 5 et 6), 2011 Données: Eurostat. 0% 10% 20% 30% Finlande Autriche Allemagne Suède Espagne Royaume-Uni Italie UE-27 Suisse Belgique Norvège Etats-Unis Pays-Bas Femmes Hommes 149 Revenu des personnes diplômées d’une haute école une année après la fin des études, 2001-2011 Revenu brut standardisé (médian); classes de professions selon la NSP 2000. Données: OFS (enquête auprès des personnes diplômées des hautes écoles). Calculs: CSRE. HEU, diplômés de 2e cycle CHF 60 000 70 000 80 000 90 000 201120092007200520032001 60 000 70 000 80 000 90 000 201120092007200520032001 CHF HES, diplômés de 1er cycle n’ayant pas entamé d’études de master au moment de l’enquête et diplômés de 2e cycle Ingénieurs Professions de la santé Professions de l’informatique Autres professions