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SKBF-CSRE Bildungsbericht 2010 FR

289 L’éducation en Suisse | rapport 2010 Effets cumulatifs L’utilité sociale de la formation Parmi les effets directs de la formation, mentionnons la socialisation «posi- tive» des jeunes. Elle peut intervenir par l’enseignement de l’empathie, de l’éthique et d’une certaine responsabilisation. Par la même occasion, la for- mation structure le temps des jeunes: passant leur temps à l’école, ils ont moins l’occasion de se consacrer à d’autres activités, indésirables celles-là. Enfin, la formation ne détermine pas seulement avec quelles personnes les jeunes passent leur temps à l’école, mais aussi pendant les loisirs. L’effet indirect de la formation sur la criminalité réside dans les perspec- tives d’un revenu et d’une carrière professionnelle. Celles-ci exercent une influence positive à double titre sur le comportement social. D’une part, lorsqu’une meilleure formation a augmenté le revenu individuel, un com- portement social indésirable engendre des coûts d’opportunité supérieurs; la personne concernée respecte le cadre social défini, car elle aurait beaucoup à perdre en adoptant un comportement asocial. D’autre part, les revenus po- tentiels d’un comportement criminel ne sont pas garantis; c’est dire que si on leur propose de s’assurer un revenu en investissant dans la formation, des individus n’ayant pas le goût du risque préféreront miser sur la formation. Que ce soit en statistique ou en recherche, il est assez difficile d’établir des relations entre formation et criminalité en Suisse, car les statistiques sur la criminalité ne comportent en général aucune information sur le niveau de formation des délinquants.6 Les données du recensement de la population indiquent cependant quelles personnes se trouvaient en prison à la date du relevé et contiennent des informations sociodémographiques sur ces per- sonnes. Malgré une probabilité d’incarcération globalement plus élevée parmi les hommes étrangers, les chiffres de la figure 230 indiquent, tant chez les Suisses que chez les étrangers, un rapport évident entre niveau de formation et pro- babilité d’être condamné à une peine de prison, même après contrôle de di- verses autres grandeurs d’influence telles que l’âge. Confirmés par la statis- tique, ces rapports entre niveau de formation et probabilité de commettre un délit peuvent être de nature causale, mais ne le sont pas nécessairement. Jusqu’ici, la science n’est en effet pas parvenue à démontrer l’existence d’une éventuelle causalité.7 Les possibilités de pseudo-corrélation apparente entre formation et crimi- nalité résident dans l’influence des parents d’une part, dans celle des pairs d’autre part. Les jeunes qui investissent davantage dans la formation sont en général issus d’un couple de parents au bénéfice d’une meilleure instruction. Or il se peut que ce soit la formation des parents qui conduise à une socialisa- tion «non violente» du jeune, et non pas le cadre défini par sa propre forma- 6 L’étude qu’Eisner (1997) a réalisée dans le canton de Bâle-Campagne constitue ici une exception. Elle a révélé que des jeunes qui sont encore en formation dans leur vingtième année sont moins violents et que, parmi les jeunes relativement moins bien qualifiés, les Suisses se montrent plus violents que les étrangers issus de milieux sociaux similaires. 7 Il existe néanmoins des exceptions, telles des études menées aux Etats-Unis et en Italie, dont les suivantes: Buonanno et Leonida (2009), Lochner et Moretti (2004), et Lochner (1999, 2004).

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