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SKBF-CSRE Bildungsbericht 2010 FR

87 L’éducation en Suisse | rapport 2010 Degrés préscolaire et primaire Equité Le retardement de l’entrée en primaire ou le placement en classe de dévelop- pement ou en classe spéciale constituent les premières déviations du cursus standard. Une étude effectuée en Argovie a montré que 10% des enfants ne débutent pas leur scolarité à l’âge prévu: 1% en avance et 9% en retard. Par- mi ceux qui le font à l’âge prévu, 12% le font en classe de développement et, parmi les enfants débutant plus tard, 7% sont placés en classe de dévelop- pement, ce qui revient à cumuler deux retards. L’étude n’a mis en évidence que peu de différences entre filles et garçons, ainsi qu’entre enfants de langue maternelle allemande et enfants allophones (Tresch et Zubler 2009). Une étude menée dans le canton de Zurich avait quant à elle montré des taux de retardement similaires, mais avec un risque accru chez les garçons (Moser, Keller et Tresch 2003). Les placements en classe spéciale ou les redoublements entrepris plus tard dans la scolarité constituent des décisions qui influent sur le parcours sco- laire des enfants et qu’il importe d’examiner d’un œil critique sous l’angle de l’égalité des chances. L’étude argovienne a par exemple montré qu’un enfant allophone sur trois prolonge son cursus primaire, contre un enfant sur cinq dans la population germanophone (Tresch et Zubler 2009). Etant donné tou- tefois que cette étude ne tient pas compte d’autres caractéristiques indivi- duelles comme les capacités cognitives, il est difficile de déterminer s’il s’agit véritablement d’un phénomène touchant à l’égalité des chances. D’une façon générale, cependant, la part relativement élevée d’élèves étran- gers dans les classes spéciales et la progression continuelle de celle-ci durant les vingt dernières années du siècle passé soulèvent nombre de questions (  figure 50). Il faut également s’interroger sur les différences intercantonales relatives à la proportion d’enfants étrangers orientés vers des classes spé- ciales (  figure 51). Outre la constatation que des différences dans l’offre institutionnelle en- traînent des différences au niveau de la proportion d’élèves placés en classe spéciale et que, à niveau de compétences égal, les élèves de certains cantons courent un plus grand risque de sortir du cursus standard (Kronig 2007), on a également pu mettre en lumière des différences dans les pratiques d’orien- tation vers ces classes jusqu’au niveau communal (Sieber 2006). Les enfants d’origine étrangère et issus de milieux défavorisés courent un plus grand risque de se voir orienter vers une classe spéciale (Lanfranchi 2007). Quant au redoublement, une étude a révélé qu’à potentiel et résultats scolaires identiques les enfants issus de milieux migratoires répètent plus souvent une année en Suisse romande. On considère que l’une des raisons de cette situation réside dans l’absence d’autres possibilités d’encourager les enfants de langue étrangère (Bless, Schüpbach et Bonvin 2004). Du point de vue de l’égalité des chances, le passage du primaire au secon- daire I constitue une étape déterminante. A cet égard, le processus d’orien- tation en fin de primaire a une portée particulière. Or d’importants chevau- chements des niveaux de performances dans les différentes voies tendent à prouver que les décisions de promotion et d’orientation ne se fondent pas uniquement sur les performances des élèves (Forschungsgemeinschaft PISA Deutschschweiz/FL 2008). 48 Progrès en lecture (1re –3e primaire) selon l’origine sociale, 2003–2006 Données: Moser, Bayer et Berweger 2008. Scores be pr e classere classe Milieu privilégié Milieu défavorisé 49 Progrès en mathématiques (1re –3e primaire) selon l’origine sociale, 2003–2006 Données: Moser, Bayer et Berweger 2008. Scores be pr e classere classe Milieu privilégié Milieu défavorisé

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