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SKBF-CSRE Bildungsbericht 2010 FR

85 L’éducation en Suisse | rapport 2010 Degrés préscolaire et primaire Equité ces structures. Une étude consacrée il y a quelques années à la réussite sco- laire des enfants issus de l’immigration (Lanfranchi 2002) et l’enquête zuri- choise sur le niveau atteint à l’entrée en première primaire (Moser, Stamm et Hollenweger 2005) semblent en tout cas le confirmer. L’offre destinée à la pe- tite enfance en Suisse est davantage axée sur l’accueil et le développement de la personnalité que sur l’éducation (compensatoire) (COFF 2008; CFM 2009; Stamm, Reinwand, Burger et al. 2009). Même les structures du domaine de la pédagogie spécialisée ne prennent en compte les risques sociaux que de façon marginale au stade de la petite enfance (Burgener Woeffray et Eisner-Binkert 2006). Cela signifie que les enfants vivant dans un contexte socialement dif- ficile et qui sont peu stimulés au niveau de leur développement intellectuel ne reçoivent qu’un soutien limité de la part de l’Etat. On ne peut s’étonner dès lors des écarts considérables, en termes de compétences, constatés dès l’entrée dans le cursus scolaire (enfantine, cycle élémentaire), en défaveur des enfants de milieux défavorisés ( Contexte, page 68). Les taux élevés de fréquentation des classes enfantines, ce malgré le ca- ractère facultatif de l’offre, indiquent en revanche que le degré préscolaire est relativement facile d’accès. On ne sait toutefois pas précisément quels types d’enfants ne profitent pas de l’offre préscolaire (Moser, Stamm et Hol- lenweger 2005). On peut tout à fait imaginer que faute de structures d’ac- cueil à la journée, les parents qui travaillent à plein temps et qui ont trouvé une solution privée à leur problème de prise en charge ne profitent pas de l’offre préscolaire. Dans les cantons ou les communes qui ne proposent pas de structures préscolaires sur plusieurs années, les familles qui dépendent des offres étatiques (gratuites) se voient barrer l’accès à toute fréquentation prolongée du degré préscolaire. L’extension de la fréquentation obligatoire au degré préscolaire et l’assu- rance qualité dans ce domaine, telles que prévues dans le concordat HarmoS, permettent de garantir à tous les enfants un accès à des structures de forma- tion de qualité comparable. Développement des compétences Pour pouvoir apprécier dans quelle mesure le développement des compé- tences dépend ou non du contexte familial et du sexe des enfants, il faudrait pouvoir disposer de données décrivant les progrès accomplis par les élèves et permettant d’évaluer l’évolution de leurs compétences par rapport à un niveau de compétences mesuré à l’entrée dans le système scolaire. On ne dis- pose presque d’aucune donnée de ce type en Suisse, à l’exception des évalua- tions effectuées dans le cadre des classes pilotes «Grundstufe»/«Basisstufe» (Projekt EDK-Ost 4 bis 8; Institutions, page 71). Ces dernières ont consisté à tester les compétences d’environ 900 enfants à leur entrée dans le cycle élémentaire ou en enfantine, puis à nouveau douze et vingt mois après le début de leur scolarité (Moser, Bayer et Berweger 2008). Cette étude montre qu’en lecture et en mathématiques, les enfants de milieux privilégiés ont de meilleures prédispositions à l’apprentissage que les enfants de milieux dé- favorisés, mais que leur rythme de progression est très semblable (lecture) ou légèrement divergent (maths). Elle montre également qu’au moment du 3e test, les enfants de milieux défavorisés ne sont parvenus au mieux qu’à combler partiellement leur retard (  figures 46 et 47).

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