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SKBF-CSRE Bildungsbericht 2010 FR

291 L’éducation en Suisse | rapport 2010 Effets cumulatifs L’utilité sociale de la formation Il convient enfin d’envisager l’existence d’une causalité inverse. Une fois qu’ils ont commis un acte punissable, le caractère délictueux de cet acte ré- duit la probabilité des jeunes de poursuivre, voire d’achever, leur formation (Hjalmarsson 2008). Dès lors, si la formation contribue à déterminer la pro- babilité de devenir un délinquant, l’inverse est aussi valable, puisque l’ac- complissement d’un acte délictueux détermine la probabilité de suivre une formation poussée. En principe, les coûts sociaux d’un acte délictueux sont très élevés, de même que la relation statistique avec le niveau de formation de son auteur est forte. Ce constat ne suffit toutefois pas à justifier automatiquement tout investissement dans la formation. Voici pourquoi: premièrement, comme nous l’avons déjà expliqué, la causalité de l’influence exercée par la formation est loin d’avoir été prouvée; deuxièmement, la criminalité reste peu répan- due, de sorte que la probabilité qu’une personne commette effectivement un acte délictueux entraînant de graves conséquences sociales demeure heu- reusement très faible. Comportement écologique La société tire également profit de la formation individuelle lorsque celle- ci favorise l’adoption d’un comportement qui contribue à éviter des coûts sociaux. De tels coûts peuvent être induits par des agissements qui portent atteinte à la nature et donc être évités par un comportement écologique. La formation peut influer directement sur ce comportement, par exemple en encourageant certains modes de pensée (prendre conscience de l’impact de ses actes sur l’environnement, p. ex.). Des analyses empiriques démon- trent en effet qu’il existe une corrélation positive entre formation (durée en nombre d’années)8 et sensibilité écologique, même après contrôle des autres facteurs d’influence (Franzen et Meyer 2009). Puisque la pensée éco- logique ne suffit pas, mais que des actes appropriés s’imposent pour éviter des atteintes à la nature, il importe d’examiner également la relation entre formation et action écologique. Or diverses études montrent que la pen- sée ou la sensibilité écologiques ne débouchent sur des actes que lorsque ceux-ci ne coûtent pas trop (de temps et d’argent). Des actions coûteuses, comme l’utilisation des transports publics, dépendent davantage d’incita- tions matérielles que d’une attitude écologique (Diekmann et Preisendörfer 2003; Stern 1999). La formation peut aussi avoir un effet indirect sur le comportement éco- logique: lorsqu’elle améliore par exemple le revenu d’une personne et lui permet ainsi d’adopter un comportement écologique. Les études à ce su- jet aboutissent cependant à des résultats divergents. Alors qu’il est difficile de vérifier des relations de cause à effet de manière empirique, une récente étude internationale9 a au moins mis en évidence une corrélation significa- 8 Comme pour les autres domaines abordés dans ce chapitre, on examine ici l’influence de la formation cumulée sur le comportement social souhaitable. Mais on pourrait bien en- tendu aussi étudier l’effet de certains contenus des programmes d’études (éducation à la durabilité, etc.) sur le comportement écologique. 9 Deux tiers des pays étudiés sont membres de l’OCDE et des données sont disponibles pour la Suisse.

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